Découvrir - PATRIMOINE
FONTAINE des DAUPHINS
Située à l’entrée Sud, près de la porte fortifiée dite de la Fontaine, elle existe depuis la fin du Moyen-Âge.
Transformée à plusieurs reprises, son aspect actuel date de 1953.
Sa décoration symbolise l’alliance entre le Dauphiné (les dauphins), la Provence (la coupe), et Mirabel (les boules de montagne qui sont une curiosité géologique régionale).
A 50 m à gauche environ, en direction de Vaison, se trouve la « Chapelle des Pénitents ». Appelée initialement « Notre-Dame de Bon Repos », elle était primitivement la chapelle de l’ancien cimetière. Incendiée en 1562 par les Calvinistes, elle était ruinée. La Confrérie des Pénitents, créée en 1653, et dont les buts étaient l’entretien de l’hôpital et le secours aux indigents, demanda qu’elle lui soit octroyée, et la reconstruisit. Très endommagée, le clocheton et le parvis disparus, elle est propriété privée.
LE PLATANE DU ROI DE ROME
Cet arbre remarquable a été planté en 1811, en l’honneur de la naissance du Roi de Rome, né au palais des Tuileries à Paris le 20 mars 1811, décédé à Vienne au palais de Schönbrunn (Autriche) le 22 juillet 1832, fils et héritier de Napoléon 1°, empereur des Français.
Atteint de tuberculose, il écrit peu avant sa mort :
« Ma naissance et ma mort, voilà toute mon histoire,
entre mon berceau et ma tombe, il y a un grand zéro »
Il fut appelé « L’Aiglon » par Victor Hugo en 1852, par analogie à son père surnommé « L’Aigle ».
Ses cendres furent ramenées aux Invalides en 1940.
FONTAINE du 13° siècle et PLACE d’ARMES
Elle est antérieure au château des Gouvernet, qui fut construit vers 1600, et détruit par un incendie en 1745.
D’inspiration comtadine, le sommet épouse la forme d’une pomme de pin.
L’eau coule de 4 têtes de femmes-gargouilles, ce qui est une exception en Provence.
Elle est classée au titre des Monuments Historiques.
La Place d’Armes était, avec la rue de Général de Gaulle, le centre du village avec deux épiceries, une boulangerie, un matelassier, un serrurier, un tailleur, un cordonnier, un maréchal-ferrand, un bazar, deux cafés et un hôtel.
Une épicerie a été le dernier commerce à fermer vers 1960.
LAVOIR
En 1870, la municipalité décide de réaliser le 1° réseau d’adduction d’eau. En captant la Tune, affluent du Rieussec à 1200m du village, en l’amenant via une galerie de 433 mètres creusée dans le safre, l’eau franchit la Gaude par un siphon, et alimente encore aujourd’hui les 3 lavoirs et les 5 bornes-fontaines.
Les travaux seront terminés en 1876, les Mirabellais ayant accès à l’eau en ces différents points en remplacement des puits.
Les lavoirs seront largement utilisés jusqu’aux années 60.
CHAPELLE SAINT ROCH (1632)
SAINT ROCH, (environ 1340-1378) est, selon la légende, passé par Mirabel pour se rendre en Italie. Il y soigne les lépreux pendant plusieurs années. Atteint par la maladie, il se cache en forêt, et son chien lui apporte chaque jour de la nourriture. Sauvé par le seigneur local, il revient en France en 1375.
La peste de 1629 faisant une centaine de victimes à Mirabel, les autorités et les villageois émettent le vœu de lui élever une chapelle si l’épidémie cesse. Elle sera édifiée en 1630 et consacrée en 1632.
Après sa mort, il sera vénéré et deviendra le saint le plus populaire dans les campagnes, comme le prouve l’extrait de cantique suivant :
Saint Roch ! Ô notre bon père, de ton bras nous venons implorer le secours, Garde-nous de la peste, entends notre prière et soutiens tes enfants toujours.
On reconnaît Saint Roch à son bâton de pèlerin (bourdon), accompagné de son chien, et montrant une plaie à la jambe (bubon de peste).
Toujours représenté avec son fidèle compagnon, Saint Roch devint familièrement Saint Roquet, d’où le nom de « roquet » pour désigner un chien.
REMPARTS
Les plus anciennes traces de l’existence du village remontent au néolithique, soit 10 000 ans avant JC.
Une forteresse existait déjà en 1023, sous le nom de «castrum Miribello ». En 1059 on cite le village de « Mirabello castellum » qui appartiendra à la baronnie des Dragonet de Montauban au 12°siècle, avant de dépendre du Dauphiné en 1349.
Mirabel possédait trois enceintes, dont il ne demeure que des éléments sur deux cotés du village. Un à l’est, sur le chemin des Barrys. Celui-ci, au nord, homogène, restitue bien le coté austère et martial de ces villages fortifiés.
A l’époque la plus prospère, on y battit monnaie en florins de 1334 à 1426.
A partir du 13°siècle sont bâtis la chapelle delphinale, l’église St Julien et l’hôpital. Le village subit 2 épidémies de peste en 1348 et 1629. Il est saccagé en 1562 pendant les guerres de religion. Les murs seront en partie abattus avec le château en 1635 sur ordre de Richelieu.
Très actif dans le commerce de l’huile d’olives et du drap, il comptait 1900 habitants en 1755.
L’HÔPITAL
Il aurait existé à Mirabel un lazaret, refuge des lépreux, au Moyen-Âge, peut-être sur le chemin de Séguret.
L’hospice est fondé en 1550 dans ce quartier de Chauvac. Appuyé à l’enceinte du village, connu sous le nom de « maison de l’aumône », il est destiné à recueillir les infirmes et les malades.
Il périclita par manque d’argent, et la communauté de Mirabel ouvrit un hôpital dirigé par un notable dénommé « recteur des pauvres ».
En 1624, il recevait une participation de la commune, le 1/24° des dîmes ecclésiastiques, 20 éminées de grains (soit 10 setiers ou 1560 litres) et des aumônes volontaires.
Le bâtiment fut restauré en 1779 grâce à un don de 3000 livres, puis abrita successivement les consuls, une escouade de soldats puis une école de filles dirigée par deux religieuses jusqu’aux années 1900.
Le passage sur voûte qui traverse la rue de Chauvac donnait accès à un oratoire aujourd’hui disparu sur la place de l’église.
Le bâtiment a été désaffecté en 1942, affecté au logement des instituteurs avant de devenir propriété privée.
ÉGLISE St JULIEN et St VICTOR
L’église paroissiale saint Victor et saint Julien possède un chœur roman, reste de l’ancienne chapelle delphinale, restaurée avec l’ensemble de l’église au 19° siècle.
Son origine remonte vraisemblablement à l’époque de l’installation des Dragonet de Montauban, dans les premières années du 13° siècle, alors que Mirabel était la capitale de la baronnie. Il ne reste du château qu’un élément de tour, à l’angle nord de la place de l’église.
L’abside en « cul de four » est de style roman provençal à 2 fenêtres. La voûte en pierre qui la prolonge donne le chœur actuel de style ogival méridional, soutenue par 4 nervures en arc brisé dont la croisée est ornée d’un Agneau de Dieu du XIX°siècle.
Sur l’appui de la nervure gauche : un grotesque d’époque renaissance représentant un homme accroupi, assis sur sa jambe droite, retenant son genou de la main et regardant l’autel.
Différents travaux auront lieu vers 1520, 1616 et 1776. Vers 1840 l’église prend son aspect actuel avec l’aide financière de Louis XVIII, comte de Provence: extension de la nef, réalisation des tribunes et des stalles, nouveau clocher.
La dernière restauration de 1972 est due au Père Victor Morel, curé, qui déplâtra les murs et mit à jour le bel appareillage des pierres et la signature des Compagnons du Devoir.
À l’extérieur : devant le porche, belle croix de mission de 1756, suite à un passage de l’abbé Bridaine (1701-1767) grand prédicateur qui parcourut la France entière.
La maison à l’angle nord de la place est l’ancienne école dirigée par les Frères des Ecoles Chrétiennes, qui devint école communale jusque vers 1960.
BELVÉDÈRE CHAUVAC
Dans la grotte, on distingue nettement la géologie du miocène (10 à 30 millions d’années avant notre ère) avec des couches plus tendres et des couches plus dures contenant des coquillages fossilisés, dont le nombre laisse supposer que cet emplacement était sur un rivage maritime.
Le belvédère embrasse un large panorama allant, de gauche à droite, des montagnes de la Lance et d’Angèle, à Garde-Grosse, au Gros Moure jusqu’au Ventoux.
UNE CALADE
Il s’agit d’un des deux accès au château, connu sous le nom de « Lou Roumpacul », l’autre se faisant par la Place d’Armes.
En provençal, « roumpo quieu » signifie littéralement « casse cul », laissant deviner la raideur du passage.
Une calade, en Provence (de calader= paver, empierrer), désigne une rue en pente pavée.
Le « pas d’âne » définit les vastes paliers « encaladés » qui séparent des marches très basses, et dont la longueur est calculée de telle sorte que le nombre de pas de 60 cm soit impair de façon à aborder la marche suivante de l’autre pied.
LE VIEUX MOULIN
Au XV° siècle, il était installé dans une grotte de safre, qui a été renforcée au XVI° siècle par un cintre, puis une voûte d’arête et un mur de façade. On y voit la meule verticale, « le trissoum » ou pilon, actionné par un âne et la meule horizontale, « l’auge ».La pulpe obtenue était placée dans des cabas en joncs tressés (« scourtins ») et empilés sous le plateau du moulin à huile pour y être comprimés.
La presse comprend (dessin) un linteau en chêne servant d’écrou et 2 vis en chêne également dont les têtes sont percées pour recevoir les leviers de serrage. L’huile était recueillie dans l’auge, et le résidu de la pression, « le grignon »servait d’engrais ou de combustible.
CORPS DE GARDE et TOUR SARRAZINE
Le passage depuis la rue Chauchière mène à l’ancien corps de garde et débouche par une arcade sur le « chemin des Barrys » qui est l’ancien chemin de ronde de la 3° enceinte des remparts.
Ce corps de garde aurait été également un poste de contrôle des voyageurs, notamment en cas d’épidémie.
Ne subsistent aujourd’hui, avec des éléments de muraille, qu’une ancienne tour carrée et une tour semi-circulaire dite sarrazine qui date du XVII° siècle.
L’élégant portail en contrebas ouvre sur un ancien « jas » (bergerie).
PASSAGE DU POSTERLON
Un « posterlon » est un passage étroit qui permettait aux soldats de la garnison de gagner directement et très rapidement leur poste en cas d’alerte près de la porte (poterne) de l’enceinte protégeant le village.
Le mot vient du latin « posterula » « porte de derrière ou voie indirecte », puis du vieux français « posterle » qui signifie « porte d’un ouvrage » ou « porte piétonne ».
Une « pousterle » correspond maintenant à un abri.
Avec l'aimable autorisation de l'Association pour la Sauvegarde du Patrimoine de Mirabel et Piégon
et un grand merci à François BIDAUT pour tout le travail
NOTRE DAME DE BEAULIEU
Cette ancienne dépendance de l'abbaye ST VICTOR de Marseille est mentionnée dès 1059.
Au XIIIème siècle, après avoir cédé des terres à l'ordre de ST JEAN de Jérusalem, le Baron de Montauban DRAGONET II est inhumé dans la chapelle. Notre Dame de Beaulieu deviendra alors une commanderie de l'ordre de Malte.
Au XVème siècle, l'édifice ruiné par les guerres de religion est reconstruit. Après la révolution, la chapelle est abandonnée mais elle a fait l'objet de restauration au XIXème siècle.
Le principal intérêt de la chapelle réside dans la façade remarquablement appareillée et dans les modillons sculptés utilisés en remploi. Chaque sculpture est originale et représente des masques humains ou animaliers typiques de la sculpture romane provençale.
Traditionnellement, une messe a lieu tous les ans, le lundi de Pâques, suivie d'un verre de l'amitié offert par les riverains de l'édifice. Antérieurement, les pèlerins, venaient en procession du village.